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TEMPLES DES EGYPTIENS
[Vol. 16, p.63]
A l'entrée du temple, dit-il, est une cour pavée de la largeur d'un arpent, & de la longueur de trois, de quatre ou même davantage. Ce lieu s'appelle dromos en grec, mot qui veut dire la course.
Le long de cet espace, des deux côtés de la largeur, sont posés des sphinx de pierre à vingt coudées, & même plus de distance l'un de l'autre, de sorte qu'il y en a un rang à droite, & un rang à gauche. Après les sphinx est un grand vestibule; plus avant il y en a un second, puis un troisieme: mais ni le nombre des vestibules, ni celui des sphinx n'est fixé; il y en a plus ou moins, à proportion de la longeur & de la largeur des dromes.
Après le vestibule est le temple qui a un grand parvis, mais le temple même est petit: il n'y a aucune figure, ou s'il y en a, ce n'est point celle d'un homme, mais de quelque bête. Des deux côtés du pars vis s'étendent les aîles, ce sont des murs aussi hauts que le temple. D'abord leur distance est un peu plus grande que toute la largeur du temple; ensuite ellee se rapprochent l'une de l'autre jusqu'à cinquante ou soixante coudées. Ces murailles sont pleines ds grandes figures sculptées pareilles aux ouvrages de - Toscans ou des anciens Grecs. Il y a aussi un bâtiment sacre soutenu sur un grand nombre de colomnes, comme à Memphis, d'une fabrique dans le goût barbare; car outre que les colomnes sont grandes & en grand nombre & disposées en plusieurs rangs, il n'y a ni peinture ni grace; c'est plutôt un amas de pierres qui a couté inutilement beaucoup de travail.
Les Egyptiens avoient des temples monolythes, ou faits d'un seul morceau de marbre fouillé dans des carrieres éloignées, & qu'on avoit amenées par des machines, que nous ne pouvons construire aujourd'hui, tous savans que nous croyons être dans la méchanique.
Rien de plus superbe que leurs temples, dit Clément d'Aléxandrie, (Paedag. lib. III. cap. 2. p. 216.) rien de plus grave que leurs sacrificateurs; mais quand on entre dans le sanctuaire, & que le prêtre levant le voile, offre aux yeux la divinité, il fait éclater de rire les spectateurs à l'aspect de l'objet de son adoration; on voit un chat, un crocodile, un serpent étranger qui se roule sur des tapis de pourpre. C'est là-dessus que saint Clément compare ces dieux égyptiens dans leurs temples aux femmes qui se parent de riches habits; l'extérieur de ces femmes, continue-t - il, est magnifique, mais l'intérieur en est méprisable; cette comparaison seroit fort mal reçue de nos jours; mais un pere de l'église pouvoit user de similitudes qui séroient fort mal à nos auteurs modernes.
Ce que Clément d'Aléxandrie avance de la magnificence des temples de l'Egypte, est confirmé par les historiens prophanes. Hérodote, Lucien & autres, n'en parlent pas autrement: ils témoignent tous que l'Egypte avoit un grand nombre de temples plus riches, & plus splendides les uns que les autres. Tels étoient ceux d'Isis & d'Osiris en général; tels étoient en particulier ceux de Jupiter à Diospolis, & à Hermunthis, celui de Vulcain à Memphis, & celui de Minerve à Saïs. Nous parlerons de ces deux derniers à leur rang. (D. J.)