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Les Prospectus
Les Prospectus de Panckoucke
I. Deux Prospectus
- - 2 textes de 1781 par Panckoucke jusqu’à la page viii, « ces deux premières parties sont de Panckoucke »
- - suivent les 26 présentations des dictionnaires ou prospectus particuliers par leurs auteurs
- - page xlviii : présentation du Vocabulaire Universel servant de Table pour tout l’ouvrage par Panckoucke
- - page xlix : Avis au public & aux souscripteurs par Panckoucke qui précise le tarif de la souscription
- - page li : Version de 1782 abrégée du Prospectus général (donc un texte parfois similaire dont les paragraphes sont dans un ordre différent) avec un ajout financier très détaillé.
L’Encyclopédie méthodique comporte deux prospectus : un Prospectus général(1782) et un Prospectus ou Grand mémoire (1789). Comme Diderot pour l’Encyclopédie, Panckoucke rédige un premier Prospectus destiné à l’ouverture de la souscription. Mais, si pour l’Encyclopédie les éditeurs sont aussi auteurs, pour l’Encyclopédie méthodique, il y a d’une part un Libraire, entrepreneur de l’édition, et des scientifiques, auteurs des dictionnaires par matières. Chacun remplit sa propre tâche. Panckoucke fait donc, dans les Prospectus, ce qu’il sait faire, à savoir, une présentation détaillée de l’organisation et il laisse aux scientifiques, directeurs de chaque Dictionnaire, la présentation de leur propre ouvrage. Ce sont les prospectus particuliers. Font également partie du Prospectus les dates de livraison des dictionnaires.
1/ Prospectus général 1782
Le Prospectus général a été publié dans le Mercure de France, journal édité par Panckoucke, le 8 décembre 1781. En mai 1782, Panckoucke introduit des précisions destinées à prévenir tout procès pour le cas où les dates de parution ne seraient pas respectées et où l’augmentation du nombre de volumes obligerait l’éditeur à modifier les tarifs de la souscription. La première version de décembre 1781 reste prudente et la seconde version, ou plutôt l’abrégé, de mai 1782 est très explicite sur ce dernier point. Il détaille les « obligations de l’entrepreneur ». On doit toujours conserver en mémoire que Panckoucke et toute la communauté des Libraires éditeurs d’encyclopédies ont été fortement marqués par le procès fait contre les Libraires de l’Encyclopédie par Luneau de Boisjermain (qui rassemblait plusieurs souscripteurs), lequel a ruiné et coûté la vie à deux éditeurs. Pour éviter toute éventualité d’attaque juridique, Panckoucke déclare le Prospectus de 1782, Prospectus général « qui fait loi ».
2/ Prospectus ou Grand mémoire 1789
De fait, tout comme l’Encyclopédie – qui avait annoncé 10 volumes et 2 de planches et qui a publié 28 vol. -, l’Encyclopédie méthodique, qui annonce, en 1782, 47 volumes et 7 de planches pour 27 matières dont un volume de Vocabulaire universel encyclopédique, avec une fin de parution en 1787, finira en 1832 avec 40 matières et 212 volumes. L’augmentation, tant redoutée, occasionne les mêmes réclamations. Panckoucke répond aux souscripteurs avec un nouveau Prospectus en 1789. Il le qualifie de Grand mémoire. Toutefois, cette dernière date parle d’elle-même. Désormais le souci à venir du Libraire Panckoucke ne sera pas un procès des souscripteurs mais ce sera la Révolution française.
II. Rééditions
Les textes de ces deux Prospectus ont fait l’objet de deux rééditions intégrales, l’une au XVIIIe siècle, l’autre au XXIe siècle. La première réédition est effectuée par la Librairie Panckoucke décidant d’insérer le Prospectus général de 1782 dans le premier volume du dictionnaire des Beaux-Arts en 1788. Le Prospectus de 1789 sera édité un an après dans le troisième volume du dictionnaire des Mathématiques. La seconde réédition intégrale, récente, comporte deux volumes, malheureusement disparâtes suite à des décisions irréfléchies d’une assemblée. Le premier volume ou Propectus général a été publié en 2011 (Publications de l’Université de Saint-Etienne) et le second volume ou Prospectus de 1789 en 2013 (Classiques Garnier).
Le Prospectus général est directement accessible ici au tome I du dictionnaire des Beaux-arts mais comme il n’en porte pas le titre, voici comment le trouver. Dans le « Front Matter », après « Title Page » et « Avertissement par M. Levesque », il y a : « Avertissement ». Il s’agit de l’annonce de la réédition du Prospectus général. Suivent les « Noms des auteurs de la 1ère édition de l’Encyclopédie », puis le 5ème point : « Encyclopédie par ordre de matières » qui est le Prospectus général. Il comporte les divisions suivantes :
III. Organisation de l’Encyclopédie méthodique
Avec l’Encyclopédie méthodique, l’Encyclopédie des Lumières a continué sa route au XIXe siècle. Panckoucke, qui était propriétaire des droits de l’Encyclopédie, avait mis en place en 1768 une petite compagnie de Libraires pour proposer le projet d’une nouvelle édition de l’Encyclopédie fortement améliorée. Il gagna la colère de Diderot puisqu’à cette date les planches étaient en cours de publication. Tout fut arrêté. De fait, c’est à partir de 1776, date du Supplément à l’Encyclopédie, jusqu’à 1832, date de la fin de l’Encyclopédie méthodique, que la Librairie Panckoucke (re)publie les articles de l’Encyclopédie. En effet, fin 1778, Panckoucke reprend le projet. Il découpe aux ciseaux l’Encyclopédie pour établir les matières principales qui feront l’objet de dictionnaires spécialisés. Ainsi l’Encyclopédie méthodique est « distribuée en autant de dictionnaires que l’arbre des connaissances humaines a de branches ». L’amélioration de l’Encyclopédie voulue par Diderot est lancée. Elle est nommée dans le Prospectus : « Encyclopédie par ordre de matières ou Bibliothèque de toutes les connaissances humaines ».
Le terme de Bibliothèque indique que les dictionnaires seront composés dans le même esprit et selon une même forme pour rassembler toutes les connaissances humaines. Panckoucke n’oublie pas que Diderot souhaitait que l’Encyclopédie puisse tenir lieu de bibliothèque, mieux « qu’elle devienne un sanctuaire où les connaissances des hommes soient à l’abri des temps et des révolutions ». Comme il vise l’exhaustivité, ses critiques sur les oublis de l’Encyclopédie sont vives, tout autant que son admiration pour les éditeurs. D’abord entrepreneur, il sait, après avoir publié un Supplément à l’Encyclopédie, les bénéfices à venir pour sa Librairie. Il structure l’organisation des dictionnaires à partir de quatre œuvres fondamentales que sont 1/ l’Encyclopédie 2/ le Supplément à l’Encyclopédie 3/ les Questions sur l’Encyclopédie de Voltaire et 4/ le 30e volume du Grand Vocabulaire françois qui consiste dans une Table des articles de ce Grand Vocabulaire.
Amoureux du vocabulaire, il avait inséré dans ce dernier ouvrage la phonétique de chaque mot et effectué ainsi le souhait de d’Alembert de faire connaître la prononciation des mots à une époque donnée. Panckoucke fera des mots le fil conducteur de l’Encyclopédie méthodique. Ce sont les mots qui constituent un espace commun, c’est par eux que chaque science s’exprime et que les sciences et les arts communiquent. Quant à l’organisation, chaque dictionnaire devra comporter un discours préliminaire et une table analytique qui indique l’ordre de lecture des mots afin de faire des dictionnaires des traités didactiques sur la matière concernée et non de simples dictionnaires par ordre alphabétique. Guyton de Morveau soulignera dans ces tables l’histoire de la marche d’une science ou d’autres comme Lamarck, Daubenton ou Roland de la Platière, la visibilité des rapports entre les principes ou marche de l’ordre des idées. Pour construire ces rapports entre les dictionnaires, le regroupement des tables analytiques de mots aurait été la base du Vocabulaire encyclopédique. Mais cette grande Table finale des dictionnaires qui devait former une encyclopédie, n’a jamais été effectuée. Le projet d’ARTFL consiste dans la réalisation de cette dernière exigence du plan sémantique de Panckoucke.