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Les Autres Editions de l'Encyclopédie
Après l’édition des 28 volumes de 1751 à 1772 (17 vol. de discours et 11 vol. de planches) par les éditeurs Diderot et d’Alembert, l’Encyclopédie a été remodelée sous 3 formes : 1) des suites, 2) des contrefaçons, 3) des successeurs.
1. 1776-1780 : les Suites de l’Encyclopédie, 7 volumes
Les Suites
sont publiées par Charles Joseph Panckoucke. Les éditeurs sont
Jean-Baptiste Robinet et Pierre Mouchon. Elles comportent 4 vol. de
discours, 1 vol. de planches et 2 vol. de table analytique.
a. 1776-1777 : les 4 volumes de discours sont les Suppléments à l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts & des Métiers par une Société de Gens de lettres mis en ordre et publié par M***, Tome I et II (1776), Tome III et IV (1777) à Amsterdam chez M. M. Rey. L’éditeur qui prend la place de Diderot est Jean-Baptiste Robinet. Les 4 volumes sont introduits par un Avertissement qui nomme les auteurs et les ouvrages où Robinet a puisé ses informations. Le principal ouvrage est celui de l’abbé Jean Saas, chanoine à la cathédrale de Rouen, Lettres sur l’Encyclopédie pour servir de supplément aux sept volumes de ce dictionnaire (1764).
b. 1777 : le volume de planches est une Suite du Recueil de Planches sur les Sciences, les Arts libéraux et les Arts méchaniques avec leur explication. A Paris chez Panckoucke, Stoupe, Brunet, à Amsterdam chez M. M. Rey.
c. 1780 : les 2 volumes de table sont un abrégé ou Table analytique et raisonnée des matieres contenues dans les XXXIII volumes in-folio du Dictionnaire des Sciences, des Arts et des Métiers et dans son Supplément. A Paris chez Panckoucke, à Amsterdam chez Marc-Michel Rey, Tomes I et II. L’éditeur est le pasteur Pierre Mouchon. Cette Table comporte un Avertissement et est accompagnée d’ « un Tableau de toutes les connaissances humaines, avec des définitions claires, courtes & précises ». C’est l’arbre de Chrétien Frédéric Guillaume Roth (à Weimar, 1769) ou Essai d’une distribution généalogique des sciences et des arts principaux selon l’Explication détaillée du Système des Connaissances Humaines dans le Discours Préliminaire des Editeurs de l’Encyclopédie, publiée par M. Diderot et M. d’Alembert à Paris en 1751. Dans le titre de la Table analytique, Panckoucke s’approprie les 28 volumes édités par Diderot et d’Alembert (XXXIII vol. = 28 vol. + 5 Suppl.) et retire le nom d’Encyclopédie pour ne conserver que l’aspect Dictionnaire. On peut résumer ainsi : 28 vol. de Diderot et d’Alembert, + 5 vol. de Robinet + 2 vol. de Mouchon, soit un total de 35 volumes tous souvent abusivement attribués à l’Encyclopédie.
2. 1758-2000 : les Contrefaçons en Italie, en Suisse et en France
Il n’est pas toujours noté sur les volumes des rééditions de l’Encyclopédie
que l’édition originale a été revue et corrigée. Pourtant, aucune des
rééditions ne correspond au texte de l’originale dite édition de Paris
(1751-1772). Elles ont 4 formats : in-folio, in 4°, in 8° et cédérom :
- a. Les rééditions in-folio des 28 vol. de l’Encyclopédie sont :
- i. 1758-1776 édition de Lucques (Italie) dirigée par Ottavio Diodati, 17 vol. de discours (1758-1771), 11 vol. planches (1765-1776).
- ii. 1770-1776 édition de Genève (Suisse) publiée chez Cramer, 17 vol. de discours (1771-1774), 11 vol. planches (1770-1776).
- iii. 1769-1778 édition de Livourne (Italie) dédiée à l’archiduc d’Autriche Pierre Léopold et établie par Guiseppe Aubert : 17 vol. de discours (1769-1775), 11 vol. de planches (1771-1778).
- b. Les rééditions en Italie in-folio des Suppléments de Panckoucke :
- i. 1778-1779 édition de Livourne (Italie) par G. Aubert. Elle est la première réédition à associer aux volumes de l’Encyclopédie les 5 vol. des Suppléments (4 vol. discours et 1 vol. de planches).
- c. Les rééditions en Suisse in 4° et in 8° de l’Encyclopédie :
- i. 1777-1780 in 4°, présentée comme la 3ème édition de l’Encyclopédie et publiée en Suisse par Jean Léonard Pellet à Genève et par la Société typographique à Neuchâtel, cette « Nouvelle édition » comprend d’importants changements. Elle compte 39 volumes avec 36 vol. de texte et 3 vol. de planches.
- ii. 1778-1781 et 1781-1782 in 8°, deux rééditions à Lausanne puis à Berne, 39 vol. (36 vol. in 8° de discours et 3 vol. in 4° de planches), sont publiées par la Société typographique dirigée par Pierre Rousseau, qui a créé cette Société en 1767.
- d. 2000 en cédérom ou réédition électronique partielle publiée par Redon. Présentée avec la fausse mention « Texte intégral », il s’agit d’une retranscription de l’édition de Genève in 4° qui a été faite en Asie. Elle ne prend en compte que les caractères latins, elle a retiré tous les tableaux et elle comporte de multiples erreurs. L’Encyclopédie est changée en un simple dictionnaire, les Suppléments et la Table sont insérés dans l’ordre alphabétique et les planches ne sont que des images sans le texte de Diderot.
3. 1756-1832 : les Successeurs de l’Encyclopédie en Belgique, en Suisse et en France
- a. 1756-1793 : le Journal encyclopédique est publié en Belgique à Liège (1756-1760) puis à Bouillon (1760-1793) par Pierre Rousseau. « L’objet du Journal est de rassembler tout ce qui se passe en Europe de plus intéressants dans les Sciences et dans les Arts » (Prospectus). Le but est de former un « tableau historique de l’esprit et du goût de chaque nation ». Cette oeuvre est spéculativement la plus proche des encyclopédistes.
- b. 1770-1780 : l’Encyclopédie d’Yverdon (Suisse) comprend 58 volumes in 4° et est éditée par Fortunato Bartolomeo de Félice qui, dit-il lui-même, a pris l’Encyclopédie pour base comme Chambers avait été celle de Diderot et d’Alembert. De Félice change le titre de Dictionnaire raisonné en Dictionnaire universel raisonné des connaissances humaines. Il s’oppose aux doctrines des encyclopédistes.
- c. 1782-1832 : L’Encyclopédie méthodique comporte plus de 200 volumes et elle prétend résoudre le problème des renvois en publiant des dictionnaires spécialisés, ce qui retire tout rapport des sciences entre elles. Commencée par Panckoucke, l’entreprise est continuée par son gendre Agasse. C’est une oeuvre du 19e siècle.
Martine GROULT