Peines purifiantes, (Critiq. sacrée.) l'opinion qu'il y a des peines purifiantes après la mort, & que Platon a établie dans le Phoedon, pag. 83. 84. édit. Francos. & dans son Gorgias, p. 356. 357. se communiqua d'assez bonne heure aux peres qui étoient grands platoniciens. Le savant Potter remarque qu'on trouve cette opinion en plusieurs endroits de Clément d'Alexandrie, comme in strom. lib. VI. pag. 134. 668. 794. Il n'est pas étonnant, continue Potter, que Clément qui goûtoit avec tant de plaisir les traditions judaïques sur les peines purifiantes, & les idées philosophiques des Platoniciens, & des Pythagoriciens surtout, ait donné dans ce sentiment; Origène dans son homélie sur l'Exode, reconnoit semblablement un feu purgatif: mais au reste, ce feu purgatif qu'ils adoptent est bien différent de celui qui a été établi depuis. 1°. Selon ces peres, quoique les martyrs & les justes soient obligés d'y passer, s'ils n'ont rien à purifier, ils ne souffrent point de ce feu. 2°. Il n'est point destiné à ce qu'on nomme les péchés véniels, mais aux crimes & aux vices, τα παθη 3°. Il n'y a point de rachat: la raison en est, que ces peines purifiantes étant nécessaires pour purger les vices qui ferment l'entrée du ciel, il faut que l'ame souffre jusqu'à ce qu'elle ait couronné sa purification. Lisez sur ces peines purifiantes, les remarques de Spencer sur le IV. liv. d'Origène contre Celse: ajoutez y, si vous voulez, les passages de Grégoire de Nysse & des autres peres, recueillis par Forbesius in consultationibus modestis; & enfin les notes de M. Simon; elles n'admettent point le purgatoire, et l'on ne sauroit imaginer combien son établissement chimérique accalbe de bonnes âmes. (D. J.)